Les Cisterciens Trappistes
"Nous voulons fonder une école où l'on serve le Seigneur."
La règle de Saint Benoît, prologue.
Les Cisterciens Trappistes
C’est… un homme, oui, un homme et non un être à part, tombé d’une autre planète. C’est même - faut-il insister ? – un homme normal, sain de corps et d’esprit, un homme d’aujourd’hui capable de se familiariser avec internet, heureux de communier ainsi à la vie du monde !
C’est un chrétien et comme tout chrétien, appelé à la sainteté ; un enfant de l’Église qui cherche à approfondir les richesses de son baptême, répondant ainsi à sa vocation d’enfant de Dieu.
C’est un "moine", c’est-à-dire un chrétien qui a simplement voulu prendre au sérieux les conseils de l’évangile dans une voie particulière. À l’appel du Christ et poussé par l’Esprit, dans un acte libre, il a choisi la solitude (en grec : monos = seul) pour "vivre à Dieu seul", embrassant une vie consacrée à la prière, à la méditation, au travail, sous le regard de Dieu.
C’est un "cénobite" (du grec : koinos = commun) et non un ermite à la différence des chartreux, par exemple, qui vivent plutôt en solitaires. Les cénobites mènent, sous l’autorité d’un abbé (Abba = Père) qui tient la place du Christ dans le monastère, une vie communautaire inspirée par Saint Pacôme. Ces communautés sont, pour le monde d’aujourd’hui, des signes du Royaume à venir.
C’est un moine "bénédictin", il se rattache en effet à Saint Benoît (VIe siècle), le grand législateur, le Patriarche des moines d’Occident. Les bénédictins suivent sa Règle et gardent son esprit dans une vie rythmée au long des jours par la prière et le travail.
Et pourtant, si l’on peut dire, il n’est pas que bénédictin mais aussi "cistercien" ; on pourrait presque dire : "cistercien" pour être plus bénédictin ! C’est pour revenir à une observance plus stricte de la Règle de Saint Benoît que, en 1098, 21 moines bénédictins quittaient l’abbaye de Molesme sous la conduite de Saint Robert, et gagnaient le désert de Cîteaux - du nom du lieu-dit : Cistels (ajoncs) - pour y fonder un nouveau monastère. Très vite, celui-ci se distingue par son austérité et son dépouillement. À Saint Robert succèdent Saint Albéric puis Saint Étienne, de nationalité anglaise. Ce sont les trois fondateurs de Cîteaux.
Saint Bernard, n’est donc pas comme on le croit parfois, le fondateur de l’Ordre Cistercien : il n’est entré au "Nouveau Monastère" que quatorze ans après sa fondation. Il ne fut même pas abbé de Cîteaux, mais le fondateur et abbé de sa troisième fille : Clairvaux. Nous lui devons l’extraordinaire expansion de l’Ordre de Cîteaux au Xe siècle à travers toute l’Europe.
Et pourquoi "trappiste" ?
Ce nom indique l’appartenance du cistercien à la famille de la "stricte observance" issue de la réforme entreprise au monastère de la Trappe, dans l’actuel département de l’Orne, par le célèbre abbé de Rancé au XVIIe siècle ; coup de barre vigoureux et quelque peu violent, certes, mais providentiel, qui permit au navire cistercien de traverser les eaux dormantes du XVIIIe siècle ; et de franchir, grâce à l’énergie de dom de Lestranges – un autre fils de la Trappe – les passes difficiles de la Révolution et de l’Empire.
Or Timadeuc fut justement fondé par l’abbaye de la Trappe en 1841.
Et demain les "moines" ?
Demain, les moines s'adapteront, avec l'Église, aux conditions des temps.
Ils se renouvelleront sans cesse, au souffle de l'Esprit, selon leur vocation monastique, pour parfaire : ... "l'humble service de la divine majesté dans l'enceinte du monastère" ...
Mais, demain comme hier, cette recherche de l'intimité divine unira toujours davantage les moines à leurs frères en Jésus-Christ.