La prière des moines
"S'appliquer fréquemment à la prière."
La règle de Saint Benoît, chapitre 4.
La prière des moines
Le moine cistercien est un homme qui se sait appelé à une vie de prière.
Celle-ci prend dans sa vie des formes diverses. Il y a la prière dite de l’Office Divin ou encore Liturgie des Heures.
C’est la grande prière de l’Église que la communauté monastique célèbre depuis les Vigiles au cœur de la nuit :
"Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange."jusqu’aux Complies. Matin et soir, par les deux grandes prières de Laudes et de Vêpres, les moines qui se retrouvent au chœur pour la psalmodie s’unissent à la prière de l’Église, Peuple de Dieu appelé à la louange et à la supplication. Durant la journée, ils célèbrent encore les Petites Heures (Tierce, Sexte et None) qui expriment combien toute la vie est imprégnée de prière. Enfin, l'Eucharistie qui rassemble les frères à l'église est le cœur de la journée monastique, la source et le sommet de toute la vie de l'Église, de l'Œuvre de Dieu.
Chaque moine prend aussi, dans la journée, un temps plus personnel de prière souvent appelée "oraison".
C’est vraiment une expérience intime et profonde, un abandon entre les mains du Père, une intimité avec le Seigneur Jésus, une soumission douce et paisible à l’Esprit Saint. Il appartient à chaque moine de se laisser entraîner dans cette prière à laquelle il est appelé par son baptème. Dans sa constante recherche de Dieu, le moine se retrouve aussi au "scriptorium". Autrefois l’atelier où les moines copiaient les manuscrits, le scriptorium est de nos jours le lieu où les moines pratiquent ensemble, dans le silence et le recueillement la "lectio divina".
Une lecture priée d'abord et avant tout de la Parole de Dieu inscrite dans la Bible mais aussi les paroles d'hommes et de femmes qui ont su la mettre à notre portée, celles des grands Docteurs de l'Église et de la Tradition Monastique, d'hier et d'aujourd'hui. Tout cela conduit normalement le moine à vivre ses journées dans ce que les anciens appelaient "la prière continuelle" qui prend souvent la forme d’une "prière jaculatoire" jaillissant spontanément sous la forme d’un cri d’amour :
"Jésus, prends pitié de moi !"Le fruit de ces différentes formes de prière est de conduire peu à peu le moine dans le silence intérieur où la parole n’a plus sa place ; il n’y a plus que le murmure de l’Esprit dans le cœur du moine devenu un temple habité par l’Esprit.
"Gloire à toi, Seigneur !"